Comme beaucoup d’enfants arrivés un peu par « accident », j’ai adopté très tôt la croyance que pour survivre il ne fallait pas déranger, être invisible. J’ai cru qu’il me fallait me racheter en étant au service des besoins et désirs de mon entourage, quitte à bafouer les miens.

Les qualificatifs «  trop sensible, trop timide, trop renfermée, trop dans son monde etc…» ont jalonnés mon enfance, me persuadant que je n’étais pas acceptable voire anormale. Mon sac à dos de culpabilité et de honte devenait de plus en plus lourd mais j’avais une porte de sortie : mon imaginaire et ma soif d’apprendre, de comprendre et de découvrir.

Dès mon plus jeune âge, les livres étaient mes plus fidèles amis. C’était mon espace de liberté, de découverte et une nourriture pour mon imaginaire. Dans mon monde intérieur, l’Amour, la Justice, l’Harmonie existaient et c’était le seul endroit où je me sentais en sécurité.

Malgré mes peurs, j’étais convaincue que la vie était à la fois un chemin et un vaste territoire à découvrir. J’ai toujours pressenti que derrière ma vulnérabilité se trouvait une force cachée  et que même dans les moments les plus noirs de mon existence il y avait une flamme intérieure, parfois vacillante, mais toujours présente.